Si on naît parfois conservateur, la plupart du temps on le devient, souvent lorsqu'on est heurté par le réel. Plusieurs intellectuels qui, aujourd'hui, contribuent sans le dire ainsi à la pensée conservatrice en France viennent de "gauche". Mais du point de vue de ses anciens camarades, celui qui "pense à droite" ne change pas de camp parce qu'il a changé d'idées : il s'abîme. On ne pense pas à droite, on y dérive, comme si on rejoignait lentement le néant de la pensée.
"Das Elend des ideologischen Sektierertums" [Artikel für Abonnenten]
Misère du sectarisme idéologique. Par Mathieu Bock-Côté, Le Figaro, 14 septembre 2018