Il y a eu des temps, on ne le sait que trop, où des confréries ont été dangereuses.
Les frérots, les flagellants, ont causé des troubles.
La Ligue commença par de telles associations. Pourquoi se distinguer ainsi des autres citoyens? S'en croyait-on plus parfait? Cela même est une insulte au reste de la nation. Voulait-on que tous les chrétiens entrassent dans la confrérie? Ce serait un beau spectacle que l'Europe en capuchon et en masque, avec deux petit trous ronds au devant des yeux ! Pense-t-on de bonne foi Dieu préfère cet accoutrement à un justaucorps ? Il y a bien plus : cet habit est un uniforme de controversistes, qui avertit les adversaires de se mettre sous les armes ; il peut exiter une espèce de guerre civile dans les esprits, et elle finirait peut-être par des funestes excès si le roi et ses ministres n'étaient aussi sages que les fanatiques sont insensés.
Traité sur la Tolérance à l'occasion de la mort de
Jean Calas (1763), Gallimard 1975, Chapitre II
Traktat über die Toleranz. Übersetzung
Es gab Zeiten, man weiß es nur zu gut, wo die Bruderschaften gefährlich waren. Die Brüder, die Flagellanten, haben Schwierigkeiten bereitet. Die Liga hat mit solchen Vereinigungen angefangen. Warum sich so unterscheiden von den anderen Bürgern? Glaubt man sich tadelloser? Das allein ist eine Beleidigung des Restes der Nation. Wollte man, daß alle Christen sich in der Bruderschaft sammeln? Das wäre ein schöner Anblick,
Europa in Kapuze und in Maske, mit zwei kleinen runden Löchern vor den Augen ! Meint man wirklich allen Ernstes, Gott ziehe diesen Aufzug einem Wams vor? Es ist da noch mehr: diese Kleidung ist eine Uniform von Streitern, sie warnt die Gegner, sich unter Waffen zu begeben, sie kann in den Geistern eine Art von Bürgerkrieg hervorrufen, und er mag vielleicht enden in verhängnisvollen Exzessen, wenn der König und seine Minister nicht ebenso weise wären, wie die Fanatiker verrückt sind.